Samuel Richardson, célèbre romancier anglais, né en 1689 dans le comté de Derby, était fils d'un pauvre menuisier, qui ne put lui fait donner qu'une instruction très ordinaire, et l'envoya en apprentissage chez un imprimeur, où le jeune Samuel resta pendant sept ans dans les fonctions les plus obscures. Son application à ses devoirs, son amour pour l'étude, la régularité de ses moeurs, enfin l'intelligence dont il était doué, le firent triompher de tous les obstacles. Il devint le gendre de son maître, obtint des lettres de citoyen de Londres, se vit bientôt à la tête d'une imprimerie considérable. Jusque là cependant rien n'annonçait encore qu'il dût faire gémir la presse pour son propre compte. Des préfaces, des épîtres dédicatoires composées pour les libraires dans le temps de sa mauvaise fortune, avaient été les seuls essais de sa plume, et il était âgé de 53 ans lorsqu'il fit paraître sa "Pamela", qui après avoir eu une vogue extraordinaire, devint l'objet des plus amères critiques. Richardson essaya de répondre à ses censeurs par la "Pamela in hight life", appelée par les Français " la Pamela mariée". Malheureusement, cette production, bien inférieure à la première, fut loin d'atteindre au but qu'il s'était proposé. Il resta 8 années sans donner au public aucun signe de vie; mais "Clarisse Harlove", et "Sir James Grandison" qu'il publia successivement, obtinrent, malgré tous les défauts qu'on peut leur reprocher, un succès si éclatant, qu'il surpassa ses espérances, et Richardson fut placé dès lors au rang des meilleurs romanciers. Il mourut, en 1761, honoré de l'estime publique, qu'il avait su mériter par ses talents, sa bienfaisance et l'extrême simplicité de ses moeurs. Outre les ouvrages qu'on vient de citer, et qui ont été traduits en français par l'abbé Prévost et Letourneur, il a publié : "Les négociations de sir Thomas Roe"; une édition des "Fables" d'Esope, avec un commentaire; des "Lettres familières". Il a paru en 1804 une "Correspondance de Samuel Richardson", précédé d'une "Notice biographique et critique", par mistress Barbauld. Celle que lui a consacrée sir Walter Scott (tome premier de sa Biographie littéraire des romanciers célèbres), est pleine de curieux détails.
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