Salomon Gessner, poète, peintre et graveur, né à Zurich en 1730, mort dans sa patrie en 1788, parut dans son enfance inhabile à toute autre étude qu'à celle de l'écriture et de l'arithmétique. Mais sous une apparente incapacité, il cachait une âme susceptible d'enthousiasme. C'est la poésie qui faisait le sujet de ses rêveries, et ses maîtres virent bien qu'il ne s'agissait que de réveiller son imagination. Ses premières productions eurent peu de succès ; mais il ne se rebuta point et donna en 1755 son « Daphnis », et l'année suivante ses « Idylles », qui le placèrent au premier rang parmi les modernes dans le genre pastoral. Enfin, il s'éleva à la hauteur de l'épopée dans sa « Mort d'Abel », qui parut en 1758, et acheva d'établir sa réputation. Cet ouvrage a été traduit en français par Huber et Turgot, Paris, 1761, in-12 ; en vers, par Boaton, 1791, in-8 ; par Lablée, Paris, 1810, in-12 ; par Boucharlat, Paris, 1812, in-12, etc. En 1762 il donna son poème du « Premier Navigateur ». On a encore de lui deux drames, « Eraste et Evandre », et les lettres sur le paysage. Il existe plusieurs éditions des « Ouvres de Gessner » en français (par Huber, Turgot, Meister et l'abbé Bruté de Loirelle) ; les plus estimées sont celles de Paris, 1786-1793, 3 vol. in-4, figures de Le Barbier ; et 1799, 4 vol. in-8, figures de Moreau le jeune : la notice placée en tête de cette édition a été rédigée par Petitain. On recherche aussi l'édition exécutée sous les yeux de l'auteur, Zurich, 1773-1777, 2 vol. in-4, avec des figures dessinées et gravées par Gessner lui-même.
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