François Rabelais, est né vers l'an 1483, à Chinon, petite ville de Touraine, où son père était apothicaire. Il prit l'habit religieux chez les cordeliers de Fontenay-le-Comte, se fit remarquer par la diversité de ses connaissances, surtout dans les langues, et eut aussi des succès dans la prédication. Mais son humeur bouffonne s'accordait trop peu avec l'austérité de son état pour qu'il pût longtemps s'y maintenir. Une espièglerie sacrilège dont il se rendit coupable lui attira de la part de ses confrères un traitement fort rude, à la suite duquel il fut enfermé. Il résolut dès lors de secouer le joug qu'il s'était imposé; et, quoiqu'on nui eût obtenu de Clément VII la permission de passer dans l'ordre de Saint Benoît, au monastère de Maillezais, il n'en jeta pas moins le froc aux orties et mena pendant quelques temps une vie assez vagabonde. S'étant ensuite rendu à Montpellier, il y étudia la médecine, fut reçu docteur et publia une édition latine et quelques écrits d'Hippocrate. Un arrêt provoqué par le chancelier Duprat avait aboli les privilèges de la faculté de médecine de Montpellier. Cette faculté députa Rabelais auprès du chancelier pour plaider sa cause; il réussit, et, en reconnaissance de ce service, l'université décida que tout médecin appelé au doctorat se revêtirait désormais de la robe de Rabelais. Mais si, comme on le dit, cet usage subsiste encore, cette robe, qui a environ 300 ans ne doit plus être qu'un lambeau. Après avoir exercé la médecine à Montpellier et à Lyon, Rabelais suivit à Rome le cardinal du Bellay, qu'il connaissait depuis sa jeunesse, et qui lui montra toujours de l'amitié. Ce fut bien plus sans doute au crédit de ce protecteur qu'il du la nouvelle bulle qui l'envoyait dans l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, dont on allait faire un chapitre, qu'à des saillies plus ou moins heureuses qui amusèrent beaucoup, dit-on, le pape et les cardinaux. Quoi qu'il en soit, de cordelier devenu bénédictin, de bénédictin médecin, et de médecin chanoine, Rabelais devint, en 1545, curé de Meudon, et ne parut pas plus appelé à cet état qu'à ceux qu'il avait abandonnés. On croit qu'il mourut vers 1553. Depuis environ 7 ans, il avait mis la dernière main à son "Pantagruel", ouvrage qui fut censuré par la Sorbonne et condamné par le parlement. Cette composition bouffonne et satirique où l'auteur décrit avec une gaieté cynique les moeurs de son siècle, où il dévoile avec un plaisir honteux les turpitudes de tous les rangs, où sont répandus à pleines mains l'esprit et l'érudition, les traits piquants et les sottises grossières, les ordures et les impiétés, a eu des prôneurs et des détracteurs également exclusifs, mais les bons esprits se sont placés entre les deux extrêmes, et ont adopté ce jugement de La Bruyère , dicté par la raison : "Où Rabelais est mauvais, il passe bien loin au delà du pire : c'est le charme de la canaille; où il est bon, il va jusqu'à l'exquis et à l'excellent, et il peut être le mets les plus délicats". |
Le Testament de Cuspidius, 1530
Aphorismes d'Hippocrate et de Galien, revus par François Rabelais, médecin accompli dans tous ses grades, 1532
Les Horribles et Espouvantables Faicts et Prouesses du très renommé Pantagruel, roy des Dipsodes, fils du grant Gargantua, composés nouvellement par Maître Alcofribas Nasier, 1532
La Pantagruéline Prognostication, certaine, véritable et infaillible pour l'an 1533, 1532
La vie très horrifique du grant Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par l'abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme, 1534
Pantagruel, roi desDipsodes, restitué en son naturel avec ses faicts et prouesses épouvantables, composés par feu M. Alcofribas, abstracteur de quintessence, 1542
Le Tiers Livre des faicts et dicts héroïques du noble Pantagruel, composés par M. François Rabelais, docteur en médecine, 1546
Le Quart Livre de Pantagruel, 1552
Le Cinquième et Dernier livre des faicts et dicts héroïques du bon Pantagruel (posthume), 1564
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