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Biographie de Jean-Michel Moreau (1741-1819)

Jean Michel Moreau, dessinateur du cabinet du roi, naquit à Paris en 1741. On le désigne sous le nom de Moreau jeune , pour le distinguer de son frère, Louis Moreau, mort à Paris plusieurs années avant lui, et duquel on a plusieurs paysages à la gouache. Artiste presque en naissant, Moreau jeune ne se rappelait pas lui même l'époque de ses premiers essais. Il avait à peine dix-sept ans lorsque Lelorrain, son maître, nommé directeur de l'académie des arts de Saint-Pétersbourg, l'emmena en Russie pour le seconder dans les fonctions de sa place. La mort de cet artiste obligea Moreau, au bout de deux ans, de revenir à Paris. Naturellement observateur, les monuments, les costumes, les moeurs, les usages des contrées qu'il avait parcourues, n'avaient point échappé à sa sagacité, et toutes ces connaissances lui devinrent bien utiles dans l'âge mûr. A son retour, se trouvant sans fortune, sans occupations lucratives, il eut des moments très pénibles. Il fit connaissance avec Lebas, graveur habile, et son aptitude au travail le mit bientôt en état de graver à l'eau-forte. C'était à cette époque que le comte de Caylus imprimait son bel ouvrage sur les antiquités. Ayant eu occasion d'apprécier le talent de notre jeune artiste, il le chargea d'une partie de ses planches; mais, craignant que le désir de gagner beaucoup d'argent ne lui fit négliger son avancement, cet ami, ce père des artistes, lui donnait le samedi la besogne qu'il devait faire le dimanche, afin de ne pas le détourner des études de la semaine, et lui payait assez son travail pour qu'il pût suffire à ses dépenses journalières. La réputation de Moreau comme dessinateur (car il avait entièrement renoncé à la peinture) croissant à mesure que son génie se développait, il se vit bientôt chargé presque seul de la composition de la plupart des estampes destinées à orner les belles éditions imprimées à la fin du XVIIIe siècle. On peut même dire que, dans ce genre, il surpassa tous ses rivaux. Cochin, dessinateur des Menus Plaisirs du roi, ayant quitté cette place en 1770, indiqua Moreau pour le remplacer. Ce fut à la même époque que celui-ci fut chargé des dessins des fêtes qui eurent lieu à l'occasion du mariage du Dauphin (depuis Louis XV), et ensuite du dessin et de la gravure du sacre de ce prince, ouvrage qui lui ouvrit les portes de l'Académie et lui mérita la place de dessinateur du cabinet du roi, avec une pension et un logement au Louvre. Curieux de visiter les chef-d'oeuvre qu'on admire dans la capitale du monde chrétien, il entreprit le voyage d'Italie en 1788. Toutes les productions de Moreau postérieures à cette époque ont un caractère grandiose et historique qui prouve combien l'aspect des monuments de l'antiquité a d'influence sur le génie des artistes. Il embrassa le parti de la révolution avec beaucoup de chaleur, et fut, à l'époque sanglante de 1793, membre de la commission temporaire des arts, ce qui lui fournit l'occasion de soustraire au vandalisme révolutionnaire beaucoup d'objets précieux. En 1797, il fut nommé professeur aux écoles centrales de Paris, avec un modique traitement. Si la première éducation de Moreau avait été négligée, il répara ce tort dans l'âge mûr. Une heureuse mémoire l'avait merveilleusement servi; sa tête était en quelque sorte une bibliothèque vivante. Cette vaste érudition s'aperçoit aisément dans ses dessins, où l'on retrouve le caractère et le génie des auteurs aux ouvrages desquels ils étaient destinés. L'oeuvre de Moreau se monte à plus de deux mille pièces gravées d'après lui, parmi lesquelles on distingue deux suites pour les oeuvres de Voltaire, contenant plus de deux cents estampes; la suite pour l'édition in-4° de J.-B. Rousseau, imprimée à Bruxelles; cent soixante figures pour l'histoire de France; près de cent pour les Evangiles et les Actes des apôtres; une multitude d'autres compositions pour les oeuvres de Molière, Ovide, Barthélémy, Marmontel, Racine, Gessener, Montesquieu, Raynal, Regnard, La Fontaine , Delille, et surtout pour les belles éditions de Psyché, d'Anarchasis, des Entretiens de Phocion, etc. Nous n'oublions pas sa grande estampe du Sacre et les quatre Fêtes du mariage de Louis XVI, dont il a gravé lui-même les eaux-fortes, ainsi que celles des vingt-cinq sujets qu'il a composés pour les Chansons de Laborde. Toutes ces productions attestent un génie riche et fertile. Il ne se répétait jamais, ni dans la pose de ses figures ni dans leurs airs de tête. Le retour des Bourbons, dont il s'était montré un des ennemis les plus ardents, lui préparait cependant, à la fin de sa carrière, des jours plus heureux; déjà le roi lui avait rendu sa place et sa pension, lorsqu'un squirrhe cancéreux au bras vint mettre un terme à son existence, le 30 novembre 1814. Il ne laissait qu'une fille unique, mariée à M. Carle Vernet. En 1819, le roi, sur la demande de cette dame, consentit à acquérir pour son cabinet particulier les dix-neuf dessins originaux suivants : 1° deux vignettes in-4° pour les Satires de Juvénal; 2° deux autres in-4° pour les Pensées de Marc Aurèle; 3° deux, de même format, pour les Entretiens de Phocion; 4° cinq figures in-18 pour les Oeuvres de Gresset; 5° quatre, même format, pour le roman de Gérard de Nervers ; 6° quatre vignettes in-4° pour l' Enéide . Il existe deux éloges de Moreau jeune, l'un de M. Feuillet, imprimé dans le Moniteur de 1814 (n°355) et tiré aussi à part; l'autre, par M. Ponce, inséré dans le Mercure du 15 juin 1816.

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