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Portrait de Jean Baptiste Oudry (1686-1755). Un des plus grands peintre graveur du XVIIIème siècle

Biographie de Jean-Baptiste Oudry (1686-1755)


1. Biographie de Jean Baptiste Oudry (1686-1755)

Jean-Baptiste Oudry, peintre et graveur, naquit à Paris le 17 mars 1686, du mariage de Jacques Oudry, maître peintre et marchand de tableaux sur le pont Notre-Dame, et Nicole Papillon [Elle appartenait à la famille de Jean-Baptiste-Michel Papillon, graveur sur bois, qui, dans le supplément au 2ème volume de son "Traité historique et pratique de la gravure sur bois (1766), a publié une lettre d'Oudry]. Il reçut les premiers éléments de son art à l'école de la maîtrise de Saint-Luc, dont son père était directeur; mais ses progrès allant croissant, on le plaça chez Nicolas Largillière, dont il devint bientôt l'ami, à tel point que ce dernier le chargea du soin de ses affaires domestiques; le jeune élève logeait chez son maître, mangeait avec lui et puisa dans sa conversation de tous les instants de sages et utiles leçons. Oudry, n'étant âgé que de vingt-deux ans, fut admis (21 mai 1708) à l'académie de Saint-Luc en même temps que ses deux frères; il offrit pour morceau de réception un Saint-Jérôme en buste, tenant d'une main un livre et ayant l'autre appuyée sur une tête de mort. Cette toile ornait la chapelle de la maîtrise. Oudry s'adonna d'abord au portrait; on cite "ceux de ses fils", celui de M. d'Argenson, lieutenant de police, enfin le "portrait du czar Pierre Ier", exécuté pour la Russie. Il dut renoncer à ce genre d'après les propres conseils de son professeur Largillière et d'un amateur qui lui portait de l'intérêt, M. Hultz, conseiller honoraire de l'académie de peinture. M. Hultz avait commandé à Oudry un buffet (salon de 1737); lorsqu'il fut question du payement, le jeune artiste demanda timidement dix pistoles de son ouvrage, mais M. Hultz, qui s'y connaissait, l'interrompit en lui disant : "Je l'estime davantage", et il lui en compta vingt-cinq. Un autre buffet, exécuté pour le roi (salon de 1743), se voyait au château de Choisy. Toutefois notre peintre se sentait attiré vers le genre des animaux et des fruits; toutes ses études étaient dirigées de ce côté. En attendant qu'il puisât dans cette nouvelle carrière des moyens suffisants d'existence, il composa des tableaux d'histoire; il exécuta une "Nativité" et un "Saint-Gilles", qui étaient placés dans l'église Saint-Leu de Paris, et une "Adoration des mages" pour le chapitre de Saint-Martin des Champs. Oudry épousa (1709) Marie-Marguerite Froissé (et non Froissié, comme on l'a souvent imprimé), fille d'un miroitier et à laquelle il donnait des leçons de peinture. Les débuts du jeune ménage furent pénibles; il ne fallut pas moins du travail réuni des deux époux pour arriver à gagner une somme annuelle de neuf cents francs. Oudry fut nommé (mai 1714) professeur adjoint à la maîtrise, et professeur le 1er juillet 1717. Toutefois, il élevait ses prétentions plus haut, il se fit donc agréer à l'académie royale de peinture (26 juin 1717) et fut reçu titulaire le 25 février 1719 sur "L'Abondance avec ses attributs". Disons de suite qu'il devint adjoint à professeur le 4 juin 1739 et professeur le 28 septembre 1743. Oudry fut redevable au miniaturiste Massé, son ami, de faire connaissance du marquis de Beringhem, premier écuyer du roi : ce fut le commencement de sa fortune. Outre de nombreux ouvrages qui lui furent commandés pour Sa Majesté, il obtint un atelier dans la cour des princes aux Tuileries et un logement au Louvre. Il y avait formé un cabinet renommé, qui atteignit le chiffre de quarante mille francs à la vente qui eut lieu après son décès. "Il n'y admettait, dit l'abbé Gougenot, son biographe, que ses propres tableaux"; aussi fut-il accusé d'avoir vendu des copies, retouchées par lui à la vérité, afin de conserver les originaux; c'est ce qui faisait dire à Desportes "qu'il aimait bien les Oudry, quand ils étaient entièrement de sa main". M. Hultz recommanda Oudry à l'intendant des finances Fagon, qui confia à l'artiste la décoration en arabesques mêlées de fleurs et d'oiseaux du salon de sa propriété de Vauré et de sa maison de plaisance de Fontenay-aux-Roses. Oudry suivait déjà les chasses royales et faisait de fréquentes études dans la forêt de Compiègne pour arriver à rendre ses sujets avec plus de vérité. Sa position était désormais assurée. La manufacture de Beauvais, jadis si florissante sous COlbert, était déjà insensiblement tombée en décadence; il s'agissait de la relever. M. Fagon jeta les yeux sur son protégé Oudry, qu'il voulut charger de ce soin. Oudry et Besnier, son associé, furent autorisés par lettres patentes du 23 mars 1734 à rétablir la manufacture; il était accordé quatre mille livres par an pour l'entretien de la maison; neuf cents livres pour former des apprentis et quatre-vingt-dix mille livres pour réparer les pertes que les associés pourraient faire. M. Fagon était administrateur en titre, mais tout le poids de l'administration retombait en réalité sur Oudry, que son associé n'aidait que pour la tenue des livres. Oudry, avec cette opération, gagna cent mille livres qu'il versa dans sa famille; mais M. Gougenot nous apprend que ce bénéfice était bien peu considérable eu égard aux soins, aux peines et aux fréquents voyages que l'artiste eut à supporter. Ne pouvant suffire seul à l'exécution des tableaux que les copistes devaient reproduire, Oudry s'adjoignit Boucher et Natoire. Les qualités qu'Oudry avait déployées à Beauvais comme administrateur, la surveillance toute particulière qu'il exerçait sur les tapisseries des chasses du roi qui s'exécutaient aux Gobelins d'après ses tableaux, attirèrent sur lui l'attention de M. de Tournessin, qui lui confia la surinspection de cet établissement avec deux mille livres d'appointements. Tant d'occupations ne détournèrent cependant pas l'artiste de son art; on est surpris de la quantité d'ouvrages dont il est l'auteur, et il a pris part aux quatorze expositions qui se sont succédé de 1737 à 1753. S'il faut ajouter foi à la sincérité de ses paroles dans sa propre cause, Oudry n'aurait cependant pas eu plus de facilité qu'un autre, mais il aurait été doué d'une merveilleuse activité, puisqu'il répondait souvent : "Je ne vais pas plus vite qu'un autre, mais je travaille davantage, et souvent, ma palette chargée, j'ai attendu qu'il fit jour". Tout oiseau rare tué dans une chasse royale au Muséum lui étaient envoyés afin qu'il en fit des études; sa conscience était telle qu'il accomplit jusqu'à dix voyages à Dieppe pour y peindre des poissons dans leur fraîcheur. Voulant gagner du temps, Oudry avait d'abord eu recours à l'emploi de la chambre obscure pour les esquisses qu'il allait faire fréquemment à Saint-Germain, à Chantilly, au bois de Boulogne et dans les jardins d'Arcueil, où se tenait en quelque sorte une école de paysagistes en plein air; il fut obligé d'y renoncer, s'étant aperçu que la perspective n'était pas juste et que les effets de lumière et d'ombre différaient de ceux que la nature présente réellement. Oudry a laissé un grand nombre de dessins; les plus connus sont les deux cent soixante-quinze qu'acheta M. de Montenault, et qui ont servi à l'édition dite des "fermiers généraux" (Paris, Dessaint et Saillant, 1765-1769, 4 vol. in-folio.) des fables de La Fontaine , et dont la gravure et la direction furent confiées à Charles-Nicolas Cochin. M. de Bois-Jourdain, dans ses Mélanges (1807, t. 3, p. 60), nous apprend en outre qu'Oudry avait dessiné l'Almanach de rébus de 1716, et que "ce peintre se repentit d'avoir travaillé à un pareil ouvrage". Oudry a peint le portrait, l'histoire, les chasses, le paysage, les animaux, les fruits, les fleurs; il a imité les bas-reliefs dans la perfection; il a fait du pastel, de la décoration; il aussi gravé à l'eau-forte, et M. Robert Dumesnil (t. 2, p. 188-206) nous a décrit son oeuvre, qui se compose de soixante quinze pièces. Oudry eût mieux fait de concentrer toutes ses facultés sur un seul genre, celui où s'appelait sa vocation, la reproduction des chasses et des animaux; il se serait sans doute élevé plus haut encore qu'il n'est parvenu. Il composait bien et avec facilité; ses connaissances en histoire naturelle n'étaient peut-être pas assez étendues, et c'est ce dont on s'aperçoit quand ses animaux n'ont pas été dessinés d'après nature. Comme coloriste, on pourrait lui reprocher une tendance trop prononcée au vert et lui demander plus de chaleur. On doit à Oudry deux conférences qui furent lues à l'Académie et très goûtées de cette compagnie. La première : "Sur la manière d'étudier la couleur en comparant les objets les uns avec les autres"; la seconde : "Sur les soins que l'on doit apporter en peignant". Comme homme privé on lui a reproché d'avoir cherché à tirer un trop grand lucre de ses oeuvres, mais c'était son droit après tout, et son désintéressement envers ses amis fut extrême; il poussa si loin l'amour du pays, qu'il refusa par deux fois les offres très avantageuses du czar et du roi de Danemark pour ne pas quitter la France. Quoi que très laborieux, il était d'un caractère jovial, et plus d'une fois chez M. Fagon, au Vauré, il improvisa dans les bosquets des théâtres où l'on jouait la comédie, remplissant volontiers lui-même le rôle de "Pierrot" en s'accompagnant de la guitare, dont il jouait passablement. Oudry ne survécut pas longtemps à son protecteur et ami M. Fagon; le successeur de ce dernier, M. de Trudaine, pour réaliser un rêve d'économie administrative, supprima quelques-uns des privilèges d'Oudry, ne lui laissant que la direction de la manufacture de Beauvais; cette mesure porta un préjudice réel à la fortune de l'artiste, qui n'en continua pas ses fonctions avec moins de zèle; mais un profond chagrin s'était emparé de lui; deux attaques d'apoplexie se succédèrent dans un délai très rapproché; il succomba à la dernière, qui avait été accompagnée de paralysie. Il mourut le 30 avril 1755 et fut enterré dans l'église Saint-Thomas de Beauvais, où son épitaphe avait été placée. L'église Saint-Thomas, qui remontait au 13ème siècle, ayant été démolie en 1795, l 'épitaphe avait disparu. M. Badin, aujourd'hui directeur des Gobelins, lorsqu'il était administrateur de la manufacture de Beauvais, retrouva par hasard la précieuse inscription chez un peintre-vitrier de la ville de Beauvais, qui s'en servait pour "broyer ses couleurs"; M Dadin s'empressa d'en faire l'acquisition, et elle a été scellée par ses soins dans l'église Saint-Etienne, paroisse de la manufacture. En voici la copie : "Ici repose Me Jean-Baptiste Oudry, peintre ordinaire du roy, professeur en son académie royale de peinture et sculpture, pensionnaire du roy, directeur général de la manufacture royale des tapisseries de Beauvais, marguillier et bienfaiteur de cette paroisse, décédé le premier mai 1755 [le graveur chargé de l'inscription tombale a pris la date de l'inhumation pour celle de la mort. Par une singulière et fatale coïncidence, les éditeurs des "Mémoires inédits sur les académiciens" ont laissé échapper une faute typographique au sujet de la mort d'Oudry, qu'ils font mourir le 3 au lieu du 30 avril 175], âgé de 69 ans. Priez pour son âme".

Descendance de Jean Baptiste Oudry et de mademoiselle Froissé

De son mariage avec mademoiselle Froissé, Oudry eut treize enfants, dont sept lui survécurent, et parmi lesquels nous citerons : Jacques Oudry, sous-ingénieur des ponts et chaussées au Mans; Jacques-Charles Oudry, né à Paris en 1720, unique élève de son père, dont il suivit le genre et imita la manière; il fut reçu à l'académie royale de peinture le 31 décembre 1748, sur un tableau de "Gibier et de nature morte"; il a figuré aux salons de 1748, 1750, 1751, 1757 et 1761 : ces deux dernières expositions ont été attribuées à tort à Oudry père, mort, comme nous l'avons dit, en 1755. Après avoir voyagé durant plusieurs années, Jacques-Charles résida longtemps à la cour de Bruxelles, devint premier peintre du prince Charles, et finit par mourir à Lausanne, en septembre 1778. - Marie Oudry, avait épousé Antoine Boizot, peintre de l'académie royale. -

Portraits d'Oudry - Ses tableaux dans les Musées - Bibliographie

Oudry s'est mis en scène dans plusieurs de ses tableaux, notamment une "Chasse de Louis XV dans la forêt de Fontainebleau, à Franchard" (Palais de Fontainebleau) et dans une toile que possède le musée de Toulouse. On voit huit tableaux d'Oudry au Louvre; d'autres musées de province, ceux de Besançon, Caen, Dijon, Grenoble, Lille, Montpellier, Nantes, Orléans, Tours, etc., renferment de ses oeuvres; on en retrouve vingt-sept dans la galerie du château de Goeritz (Mecklembourg); on en voit au musée de Cassel et à celui de Stockholm. J.-B. Oudry a été gravé par Aveline, Basan, Daullé, Lebas, Sylvestre et Tardieu. Ajoutons que son portrait a été peint en 1729 par Largillière et en 1753 par Perronneau, comme morceau de réception à l'académie.- Outre les sources déjà indiquées, on peut consulter sur J.-B. Oudry : d'Argenville, t. 4, p. 410-416; Mariette, "Abecedario", t. 4, p. 65; "Mémoires inédits sur les académiciens" (notice par Louis Gougenot), t. 2, p. 365-404; Archives de l'art français, documents, t. 5, p. 268-272.

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